Résidence scénaristique

Ma nouvelle expérience se nomme: Long métrage. Après plus d'une dizaine de courts métrages, il m'a semblé que la prochaine étape se nommerait "long". Après mes années universitaires en histoire et littérature médiévale, mon sujet était tout trouvé: Chrétien de Troyes. C'est l’un des plus grands maîtres de la littérature française : il est notre Dante ! Ses récits passionnent encore huit cents ans après leur composition. Le cycle arthurien a connu de nombreux succès littéraires et cinématographiques, mais l’auteur est resté occulté par son œuvre. Le but du roman est de rendre hommage au créateur de notre langue et de sa littérature et au caractère universel de sa pensée. Je veux aussi réfléchir à la relation entre l’histoire et la fiction, les richesses de l’une et de l’autre démarches. Le roman racontera l’aventure de l’historienne à la recherche de la personnalité d'un écrivain du XIIe siècle. Le film portera uniquement sur la vie de l’auteur, dès ses premiers écrits jusqu’à sa mort. Ce sera un biopic, si l'on veut, mais je crois que le genre de ce film devra trouver un nouveau nom. Je veux me plaquer sur la personnalité de mon héros, faire honneur à son inventivité exceptionnelle, porter le spectateur dans des aventures déroutantes et je ne sais pas encore sur quel chemin cela va me mener exactement.

Passer du roman au scénario nécessite une formation et quelques idées novatrices. J'ai lu tous les livres conseillés par Alexandre Astier et les autres aussi. J'ai suivi les cours en ligne de Joël Bassaget et en présentiel de Marc Herpoux. Cela fait plusieurs années que, dès que j'en ai la possibilité, je vais écouter des scénaristes parler de leur métier, notamment dans les conférences du NIFFF ou au Salon du livre de Paris. J'ai demandé à Vincent Adatte, fondateur le la Lanterne magique et de Passion cinéma, de parcourir mon projet. Il m'a conseillé de soigner les dialogues; c'est la partie la plus difficile pour un romancier. J'ai alors voulu tenter une expérience de mon cru que j'ai nommée "résidence scénaristique".

Il n'était pas trop difficile pour moi de trouver les comédiens d'improvisation dont j'espérais l'aide pour cette phase du scénario. Mon fils Alexandre est très proche de ce milieu et il a suffi de quelques téléphones pour trouver des jeunes motivés. Et sympa. Et incroyablement productifs, inventifs et professionnels! Et sympa. Trop chou. Oui, des jeunes, car le film doit plaire à la nouvelle génération. On se trouve dans le monde arthurien, tout de même. Dans un premier temps, j'ai étoffé ma bible des personnages. J'ai composé un dossier sur le contexte historique de mon récit. J'ai complété mon séquencier de didascalies et j'ai fait une liste de commissions pour nourrir 5 comédiens végétariens.

Nous voilà partis. Lygia, Damian, Léo, Charlotte et moi et moi et moi. Les résultats...c'est pour dans longtemps: malaxer toute cette matière - dûment enregistrée - ajouter et retrancher des scènes et passer à la continuité dialoguée. Relire, corriger, faire relire, corriger X fois. On tourne et retrourne la matière. Mais au contraire d'une crème anglaise : on n'arrête pas au premier frémissement.

Je vous présente ici quelques photos de la résidence. Vous pourrez admirer la concentration des comédiens. Un merci tout particulier à Duncan, qui fait des études de réalisateur. Il est venu nous rendre visite à la satisfaction de tous. Il m'a secondée avec un professionnalisme bluffant. Sans lui, tout n'aurais pas aussi bien roulé.

 

 

Les bras ouverts

Qu'il soit dit une fois pour toute que non ! notre génération n'est pas restée les bras croisés devant la tristesse du monde. Nous avons milité pour la cause des femmes, pour celle des régions que l'on appelait encore Tiers Monde et contre la pauvreté, même en Suisse. Et déjà, nous luttions pour l'environnement. Je me suis engagée en politique (au niveau communal), avec la Coopération technique (aujourd'hui DDC), avec des ONG en Suisse et à l'étranger et jusqu'à l'ONU.

J'ai fondé avec des amis les Lundis des Mots pour donner l'occasion de réfléchir et de partager des idées. Ce qui fonctionne très bien: notre public n'est jamais passif ! Je milite aujourd'hui au sein de la Fédération Neuchâteloise des Actrices et Acteurs Culturels pour la politique culturelle du canton de Neuchâtel.

J'ai aussi été très active dans l'animation jeunesse de l'Eglise Réformée car la chrétienté offre les outils nécessaires à une vie pleine et entière, enthousiasmante et généreuse.

Phrase introductive de ma dernière prédication:

Il est mort comme il a vécu : LES BRAS OUVERTS.

La croix, c’est la grande invitation de Dieu à l’humanité.

Lorsqu’on l’a couché sur la croix, les soldats n’ont pas eu besoin de le contraindre. Il a ouvert les bras vers le ciel et il a regardé à Dieu. Il était tellement en communion, son amour pour le Père était si intense, qu’il n’a pas senti qu’on plantait des clous dans ses poignets.

Lorsqu’on a relevé la croix pour la planter, c’est alors qu’il a souffert. Il a senti ce poids de la terre qui tirait sur chacun de ses membres, sur chacune de ses blessures. Il a senti toute la douleur du monde. Il l’a embrassée.

Jésus en croix, c’est les bras de Dieu qui accueillent l’humanité. C’est les bras ouvert d’un père ou d'une mère qui accueille ses enfants.